Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les gens ne sont pas plus actifs dans la défense de la cause animale ou la protection de la biodiversité ? Pourquoi tant de gens ne sont pas plus révoltés par le sort que nous réservons collectivement au vivant qui nous entoure ? Serait-ce de l’insensibilité ? Du désintérêt pur et simple ? Et si en réalité tout commençait par un cloporte tombé d’une feuille de salade ? Ce serait surprenant, non ?
Surprenant, « La maison des Belettes », le dernier livre de Nathalie Fougeras, l’est indéniablement. Cette artiste peintre, dessinatrice et auteur, botaniste, et naturaliste émérite, l’est aussi.
Lorsqu’elle nous parle de notre rapport à la nature – aujourd’hui, dans notre monde – on croirait d’abord qu’elle va nous raconter la gentille histoire d’une jeune femme urbaine en mal de campagne découvrant une jolie maison plantée dans un très bel environnement. Il est vrai que les dessins qui émaillent le texte (car il s’agit aussi de littérature illustrée) concourent à nous mettre en confiance. Et puis la langue, aussi belle que celle de Giono ou de Colette, nous emporte dès les premières phrases et ne nous lâche plus tout au long du récit. Il ne s’agirait donc en définitive que d’un « feel good book » comme savent si bien le faire les anglo-saxons, la beauté des mots en plus…
Pourtant, il apparaît assez rapidement que le propos de « La maison des Belettes » n’est pas aussi consensuel que l’on pourrait le croire a priori, lorsque l’on tient l’ouvrage en main pour la première fois.
Or, loin des idées communément admises en la matière, loin des discours lénifiants dont on nous abreuve, loin de la langue de bois dont nous sommes saturés par ailleurs, Nathalie Fougeras, par la voix de sa narratrice, passe en revue tous les aspects de nos vies, de nos comportements individuels et collectifs qui nous ont conduits là où nous en sommes. Y compris dans notre rapport au vivant en général et aux animaux en particulier. Et l’on ressort véritablement bouleversés de ces douze chapitres lumineux, francs, directs mais emprunts d’une telle poésie, d’une telle qualité d’écriture.
Pour certains, heureusement une minorité, « La maison des Belettes » provoquera une colère parfois violemment exprimée contre un propos qu’ils jugeront extrême. Rassurez-vous, c’est ainsi qu’étaient parfois considérés Henry David Thoreau ou Rachel Carson. Mais pour la majorité des lecteurs, le livre de Nathalie Fougeras constituera une bouffée salutaire d’oxygène dans un monde où il est devenu de plus en plus difficile de réfléchir sainement et donc d’agir en conséquence, chacun à sa manière, sans dogme mais avec un pragmatisme emprunt de bienveillance.
Et si, en définitive, l’action efficace pour une cause juste ne pouvait résulter que d’une réflexion juste ? C’est en tout cas le postulat de « La maison des Belettes ».
Et si, en définitive, l’action efficace pour une cause juste ne pouvait résulter que d’une réflexion juste ? C’est en tout cas le postulat de « La maison des Belettes ».
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