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Final Fantasy et le retour aux sources : l’appel inattendu des actionnaires de Square Enix

Lors de la dernière assemblée des actionnaires de Square Enix, un sujet a attiré plus l’attention que les traditionnels bilans financiers ou les graphiques de performance trimestrielle. Ce n’est ni une annonce de fusion ni une révélation de nouveau projet AAA, mais une question simple, formulée avec insistance par un journaliste spécialisé dans la finance. Une question qui, en d’autres temps, aurait pu être reléguée à la fin du compte-rendu. Mais ici, elle a résonné avec une force toute particulière : pourquoi Final Fantasy ne revient-il pas à sa forme originelle, à ces RPG à commandes, avec leur rythme lent mais stratégique, leurs menus textuels et leur structure à l’ancienne ?

Ce n’était pas qu’une nostalgie mal dissimulée. Derriere cette interrogation se cache un véritable questionnement sur l’identité de l’une des sagas les plus iconiques du jeu vidéo. Et la référence à « Clair Obscur: Expedition 33« , titre lancé en 2025, n’était pas fortuite. Ce jeu a surpris à la fois la critique et le public, non seulement par son esthétique raffinée mais surtout par son choix de gameplay : un retour assumé au tour par tour. Dans un contexte où le temps réel semble devenu la norme, ce choix est apparu comme une déclaration d’intention.

L’engouement pour Expedition 33 n’est pas passé inaperçu dans les sphères boursières. Plusieurs actionnaires y ont vu une opportunité : celle de proposer une alternative, ou mieux encore, de réintégrer cet héritage dans les futurs projets de Square Enix. La direction, de son côté, a réagi avec diplomatie, affirmant connaître et apprécier le succès de ce jeu, et reconnaissant que le modèle des RPG à commandes fait toujours partie du patrimoine de la maison. Pas une promesse, mais une reconnaissance, presque un engagement voilé.

Depuis le début des années 2000, la franchise Final Fantasy a progressivement abandonné le rythme posé des tours pour s’engager vers des systèmes de combat plus dynamiques. Avec Final Fantasy XII, une première fracture est apparue. Puis, les épisodes XV et XVI ont consacré l’approche temps réel comme la nouvelle norme. Ce virage n’était pas un hasard : il correspondait à l’évolution du marché, aux attentes des joueurs globaux, à la montée en puissance des standards occidentaux.

Mais ce choix a également eu un prix. De nombreux fans, ceux qui avaient grandi avec Final Fantasy IV, VI ou IX, ont peu à peu ressenti un éloignement, voire une rupture. L’esprit de stratégie, de construction lente d’une équipe, de lectures multiples d’une même situation, semblait s’effacer. Dans ce contexte, la question posée lors de l’assemblée a agi comme un rappel : et si le futur de la franchise passait aussi par un retour en arrière ?

La discussion a ensuite abordé un point plus organisationnel, mais tout aussi crucial : le rythme des sorties. Square Enix a longtemps oscillé entre deux modèles. Celui, exigeant mais rare, de la haute qualité pure, promue sous l’ère Yoichi Wada. Et celui, plus répandu mais parfois désordonné, de la multiplication des projets sous Yosuke Matsuda. Aucun des deux ne semble avoir trouvé l’équilibre idéal. Or, la récente feuille de route à moyen terme veut s’orienter vers moins de quantité, plus de pertinence. Un objectif noble, mais à haut risque.

Un journaliste présent a proposé une idée simple : alterner les sorties majeures de Final Fantasy et Dragon Quest, pour garantir un rythme de production sans surchauffe, tout en gardant une présence constante sur le marché. Ce n’est pas révolutionnaire, mais cela pourrait apaiser les actionnaires, rassurer les équipes internes et offrir aux joueurs une forme de rendez-vous régulier.

Par ailleurs, la question du marché mobile et des jeux à budget moyen a été évoquée. Square Enix affirme vouloir conserver un portefeuille diversifié. Grands titres et expériences plus modestes peuvent cohabiter, pour autant que chaque jeu propose une expérience signifiante. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle d’autres éditeurs japonais ayant réussi à conjuguer ambition et efficacité.

La nostalgie du tour par tour ne doit pas être vue comme un refus de l’innovation. Elle peut être lue comme une volonté de retrouver un rythme, une manière de jouer où chaque décision prend son temps. Le succès de certains titres récents, comme Octopath Traveler ou Bravely Default, le confirme. Ce n’est pas une question de style ancien contre style moderne, mais d’approche : réfléchie, dense, construite. Une mécanique qui, aujourd’hui encore, peut s’enrichir de visuels modernes, d’effets sonores immersifs et de dialogues doublés avec soin.

Derriere les interfaces et les menus, c’est aussi une philosophie du temps qui se dessine. Le joueur n’est pas pressé. Il n’a pas à réagir en une fraction de seconde. Il observe, il calcule, il anticipe. Une forme d’engagement qui va à rebours de la frénésie contemporaine, et qui retrouve une pertinence nouvelle dans un monde saturé de stimulations.

Sur les forums de fans, les réseaux sociaux et les chaînes de discussions en ligne, l’écho de cette assemblee continue de résonner. Certains espèrent un changement de cap, d’autres s’interrogent sur la sincérité des déclarations. Mais tous s’accordent sur un point : la question était légitime. Et la réponse, même prudente, a ouvert une brèche.

Trente-cinq ans après sa naissance, Final Fantasy se trouve de nouveau à un carrefour. Non pas entre hier et demain, mais entre ce qu’il a été et ce qu’il pourrait redevenir. Une forme de boucle, où le passé ne serait pas un frein mais une fondation.

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