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Jerôme Pouille ambassadeur des pandas de Chengdu

Ma passion et mon intérêt pour les pandas remontent à mon enfance, lorsque j’ai reçu une de mes premières peluches, il s’agissait d’un panda. Nous étions dans les années 1980’s et les médias titraient sur le sort des pandas géants sauvages dont les premières études in situ menées dans la réserve naturelle de Wolong démontraient qu’ils étaient menacés, ainsi que leur habitat.

Progressivement, mon attrait pour cet ours bicolore a évolué d’une passion enfantine à une passion plus scientifique, plus mûre. Tout s’enchaîne. Je multiplie les contacts aux quatre coins du monde avec les autres « pandamaniaques » grâce à l’avènement d’internet. En 2002, je crée un site web d’informations et d’actualités entièrement consacré au grand panda (www.panda.fr), pour sensibiliser les scolaires et les adultes et informer les passionnés et tous ceux désireux de percer le mystère du grand ours chat, comme le nomment les Chinois.

Puis en 2012, je décroche le titre d’ambassadeur des pandas de Chengdu (Chengdu Pambassador), ce qui m’amène en Chine, pays ancestral de l’ours noir et blanc. Ambassadeur des pandas, c’est à la fois mieux connaître l’espèce, comprendre quelles sont les menaces qui pèsent sur elle et son habitat, comprendre comment elle est élevée en captivité, quelles sont les recherches qui mobilisent nombre d’experts chinois et occidentaux, mais surtout transmettre toutes ces connaissances au plus grand nombre, sensibiliser, communiquer, expliquer, éduquer à la conservation.

Durant ce projet d’éducation à la conservation « Chengdu Pambassador », j’ai partagé pendant trois mois le quotidien des soigneurs, vétérinaires et scientifiques de la base de recherches de Chengdu sur l’élevage du panda géant (Chengdu research base of giant panda breeding). Ce même projet m’a amené à effectuer un tour du monde des zoos qui exposent le panda géant en captivité où j’ai pu rencontrer le personnel et mener des actions d’éducation à la conservation avec le public.

L’éducation est un levier primordial de la conservation d’une espèce. La connaissance et la compréhension sont autant d’éléments déclencheurs d’une émotion, d’un désir de protection et de l’émergence d’un sentiment de responsabilité au regard du vivant qui nous entoure.

Braconnage, exploitation forestière et déforestation massive, conversion des forêts en terres agricoles, expansion des villes, développement effréné de la population chinoise et des activités de développement associées sont les maux qui ont conduit dans le passé les derniers pandas sauvages à se réfugier dans un habitat en recul et fragmenté.

Aujourd’hui, la situation du trésor national chinois semble plus favorable que celle des années 1980. Selon les données du recensement le plus récent, qui s’est déroulé de 2011 à 2014, il resterait 2 864 pandas sauvages en Chine dans les trois provinces du Sichuan, du Gansu et du Shaanxi, répartis dans un territoire de 2,6 millions d’hectares situé entre 2 000 et 3 800 mètres d’altitude sur les contreforts sud-est du plateau tibétain. Ce sont 268 individus de plus que dix ans auparavant. Cependant, seulement les deux tiers de ces pandas à l’état sauvage et gère plus de la moitié de leur habitat sont actuellement protégés par le système de réserves naturelles existant. Pire, ces 2 864 pandas sauvages sont fragmentés en 33 sous-populations quasi-isolées les unes des autres dans six grandes chaînes montagneuses : les monts Qinling, Minshan, Qionglai, Daxiangling, Xiaoxiangling et Liangshan. 22 de ces 33 sous-populations comptent moins de 30 individus chacune.

Disparition et fragmentation de l’habitat sont les deux menaces persistantes aujourd’hui pour la survie à long terme de l’espèce et elles ont pour conséquence une difficulté pour les individus à migrer, processus naturel indispensable notamment pour trouver un partenaire pour la reproduction et ainsi favoriser les échanges génétiques, mais aussi pour le jeune qui cherche à établir son propre territoire après la séparation avec sa mère, ou encore pour la recherche de sources de nourriture alternatives dans le cas d’épisodes de mort du bambou, la nourriture quasi exclusive du plantigrade chinois.

La Chine a entrepris de nombreux efforts pour sauver le panda géant et donc l’écosystème où il vit. L’espèce bénéficie également de mesures environnementales prises à une échelle plus large par le gouvernement chinois pour lutter par exemple contre l’érosion des sols ou les inondations. Ainsi, les programmes les plus importants qui bénéficient au panda sont sans doute le moratoire sur la déforestation adopté en 1998 et toujours en vigueur, mais aussi le programme de reconversion de terres agricoles en forêts. Le braconnage, qui constituait une menace réelle dans les années 1980, est quasi inexistant de nos jours à la faveur d’une politique pénale très sévère envers les braconniers de panda. En coopération avec le WWF, la Chine soutient également un développement durable des communautés rurales qui habitent au plus près de l’habitat du panda, avec pour postulat que c’est seulement en donnant satisfaction efficacement aux besoins des populations locales et en encourageant des pratiques de développement durable que la survie à long terme du panda peut être espérée. Ces projets visent la fourniture de moyens aux populations locales pour qu’elles s’engagent dans des modes de vie alternatifs durables tout en augmentant leurs revenus et en réduisant l’impact sur l’habitat du panda des activités portant atteintes à l’environnement tels le braconnage, l’exploitation forestière, la collecte de plantes médicinales, la coupe de bois pour le chauffage et la cuisine, ou encore des modes d’agriculture inadaptés. Ces projets innovants de conservation sont accompagnés de mesures d’éducation et de formation des communautés et des fonctionnaires des gouvernements locaux sur les questions environnementales et les pratiques en matière de conservation.

Plus récemment, pour répondre notamment au déficit de protection de l’habitat mais aussi pour s’engager vers le défi majeur pour le futur d’essayer de reconnecter des habitats entre eux, le gouvernement chinois établit un parc national pour la protection du panda. L’objectif poursuivi est la protection d’un territoire plus large, inter-provinces, et avec un plan de gestion global et homogène alors que les réserves naturelles actuelles sont chacune dotées de leur propre plan de gestion et se trouvent sous l’autorité d’entités administratives différentes selon leur statut et leur localisation géographique.

Les routes, voies ferrées, lacs de barrage, industries, carrières, mines, et bien sûr l’expansion urbaine sont autant d’explications au morcellement de l’habitat du panda géant. Le gouvernement chinois travaille en parallèle avec l’appui du WWF pour relier lorsque c’est possible ces habitats isolés en créant ou en restaurant un environnement favorable qui pourra alors être emprunté par les pandas pour passer d’un habitat à un autre.

A moyen terme, un autre défi à relever est celui du changement climatique, qui entraînera des déplacements de la végétation et donc des habitats des espèces. Le panda géant, dépendant des espèces spécifiques de bambous qu’il consomme, ne fait pas exception à la règle et anticiper les déplacements de végétation et de la faune doit permettre de protéger d’ores et déjà de nouveaux habitats qui deviendront appropriés dans le futur pour les pandas.

Protéger l’habitat du panda géant, c’est protéger un écosystème unique, très riche, abritant des centaines d’autres espèces animales et végétales sous le « parapluie » du panda. Plus de 10% des espèces de mammifères connues dans le monde vivent en Chine et parmi elles 18% sont endémiques de Chine. A ce jour, 179 espèces de mammifères partagent le même habitat que le panda géant, soit 32% des mammifères qui vivent en Chine. On dénombre également 565 espèces d’oiseaux, 31 espèces de reptiles, 92 espèces d’amphibiens et 132 espèces de poissons dans l’habitat du panda.

Pour en savoir plus, je vous invite à lire mes brochures et mon récent ouvrage :

– Brochure généraliste sur l’espèce : « Pandas géants, ambassadeurs de la conservation »

– Brochure sur les rôles et missions de la base de Chengdu : « En immersion à la base des pandas de Chengdu »

– Ouvrage « Le panda géant : ambassadeur noir et blanc de l’amitié franco-chinoise »

Pour soutenir mon site web éducatif et mes actions, vous pouvez participez même avec modiquement à la cagnotte paypal : https://paypal.me/pools/c/8ggpgicCf1

Et bien sûr, suivez toutes les actualités sur le panda géant sur mon site web www.panda.fr

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4 Commentaires

  1. Voilà une dizaine d’année maintenant que je connais Jérôme Pouille. C’est un professionnel et un passionné des Panda Géants.
    Son site pandas.fr est une mine d’information, sur l’actualité des ursidés noir et blanc. Les articles sont d’une très grande clarté, et les photos sont exceptionnelles.
    Si on veut connaître la description et tout autre information sur les Pandas Géants, les brochures et le livre de Jérôme Pouille, sont un complément indispensable.
    Il ne se passe pas un jour ou je ne consulte pas le site de pandas.fr.

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    • Un grand merci Philippe pour ton commentaire et tes compliments,
      1000 mercis de ta fidélité,
      Très heureux de te connaître également et un grand bravo pour ta passion pour l’ours noir et blanc !

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  2. Bonjour Jérôme; Magnifique résumé de ton professionnalisme et don de ta personne à cette belle cause qu’est la sauvegarde du panda et des animaux à protéger en général. — Je suis toujours heureux et pleinement satisfait de nos contacts rapprochant entre autres le panda à la philatélie, un grand mélange de culture rapporté à l’intérêt général de nos activités réalisées en commun. . Merci Jérôme, félicitations à toi pour tout ce que tu fais et à bientôt pour de nouveaux projets ensemble.

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    • Bonjour André, un grand merci pour ton message amical et je suis toujours ravi de contribuer à véhiculer un message d’éducation à la conservation notamment au travers de la philatélie et de ses activités dérivées. J’espère que notre prochain événement commun pourra se tenir car il permettra le déploiement large d’un message précieux auprès du jeune public mais aussi des adultes. A bientôt, Jérôme

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